Valorisation du patrimoine archéologique
Dans la problématique de la valorisation et de la gestion du patrimoine archéologique, le programme SIGRem-Développement porte sur la mise en place d’un Système d’Information Géographique pluridisciplinaire, associant la gestion documentaire des données archéologiques, la modélisation spatiale et l’imagerie.
Le projet SIGREM (EA HABITER, CERHIC et CReSTIC de l’URCA ainsi que l’INRAP, la DRAC et la Ville de Reims) relève d’une ambition scientifique puisant ses outils conceptuels dans la recherche fondamentale en géographie et en informatique, ses méthodes opérationnelles dans les technologies informatiques relatives à l’analyse spatiale et ses applications opérationnelles dans la mise en valeur des données archéologiques recueillies durant les vingt dernières années. Ce programme, financé par la Ville de Reims, la Région Champagne-Ardenne et l’Etat (CPER), se caractérise par la volonté de mener conjointement et de manière complémentaire, deux orientations en matière de gestion de bases de données spatialisées :
- la base de données de gestion documentaire (serveur) qui exploite les données de fouilles
- la base de données orientée objet, servant à la modélisation et sa valorisation par l’imagerie, qui autorise, en se nourrissant de la précédente base, des opérations de simulation fondées sur des modèles d’organisation territoriale en géographie.
Cet aspect novateur est d’un grand intérêt en matière d’aide à la décision pour des opérateurs institutionnels ou privés (entreprises du BTP, bureaux d’études, collectivités territoriales). Ce programme se situe donc au cœur d’enjeux nouveaux, sociaux et politiques, relatifs à la valorisation du patrimoine archéologique urbain :
- définition d’une identité urbaine (appropriation citoyenne du patrimoine) dans le contexte d’une hyper-concentration démographique (60 % de la population réside en ville)
- restructurations des villes (reconstruction, nouveaux moyens de transports) imposant aux acteurs politiques une valorisation du patrimoine découvert avant les opérations de constructions.
Par ailleurs, un des enjeux majeurs du SIGRem est d’agir comme une plate-forme régionale fédératrice des informations archéologiques dans le contexte des réformes relatives à l’archéologie préventive. Face à l’éclatement des connaissances du patrimoine que génère ce contexte, ce caractère fédératif de la base de données SIGRem prend toute son importance.
D’autre part, le SIGRem permet de développer des outils de communication thématiques et ciblés (extraction de données), en particulier des outils opérationnels d’aide au diagnostic et à la décision, dont le logiciel GISSAAR3 est aujourd’hui la forme la plus aboutie (brevet en cours en septembre 2006).
L’ensemble des applications opérationnelles est destiné à des opérateurs privés et publics de gestion du patrimoine pour des actions de :
- normalisation – thésaurus, charte graphique et réalisation cartographique (compatibilité avec les bases nationales Patriarche, Mérimée, Pierrick), cadre et normes de saisie des données de fouilles adoptés par l’INRAP-Reims, gestion documentaire,
- valorisation – revue de projets (DocRem parvis, BD Rues, mission tramway), visualisation 3D de sites (Maison de Nocturnus).
Le SIGRem et son contenu (données archéologiques hétérogènes) sont dédiés à la modélisation interactive, à des fins de simulations fondées sur des modèles d’organisation territoriale en géographie. Cet aspect novateur constitue un enjeu dont les perspectives de valorisation sont importantes en matière d’aide à la décision pour des opérateurs institutionnels ou privés. Associer la réalité virtuelle à un SIG, permet d’innover en créant de nouveaux modes d’accès à l’information géographique, plus facilement interprétables, dynamiques, et communicants. D’une part, les SIG sont de puissants outils pour la création automatique d’environnements virtuels dans la mesure où ils :
- fédèrent et manipulent tout type de données,
- permettent de visualiser l’information à différentes échelles et selon plusieurs modes de représentations,
- garantissent la cohérence spatiale et logique des différents éléments constitutifs de l’environnement virtuel,
- permettent une grande souplesse d’édition et de mise à jour.
D’autre part, le couplage d’un SIG à un dispositif de réalité virtuelle permet de développer des applications liées aux données temps réel de modélisation, simulation, visualisation et communication, et ce, de manière conventionnelle 2D, mais aussi 3D ou 4D. Il en résulte la possibilité de proposer :
- de nouvelles représentations de l’espace mixant réalisme et symbolisme,
- l’abaissement du niveau d’abstraction entre interface et information obtenue,
- la possibilité d’implémenter dans un SIG de nouveaux paradigmes représentatifs ainsi que de nouveaux outils d’analyse de l’espace.
L’utilisation conjointe des SIG avec la réalité virtuelle pour l’étude et la représentation d’informations environnementales, offrira aux décideurs comme au public des moyens de mieux appréhender le territoire en représentant de manière virtuelle des études d’impacts (plans de déplacements urbains, simulation comportementale sur l’évacuation de lieux publics, maquettes numériques, …) et des sites archéologiques. L’ensemble de ces démarches nécessite la collaboration intensive des différents laboratoires et partenaires acteurs du projet SIGRem-Dévelopement.